Comment le CSE peut-il améliorer la qualité des emplois des salariés ?

Tous les ans en principe, le CSE doit être consulté sur la politique sociale de l'entreprise, l'emploi et les conditions de travail mais aussi sur les orientations stratégiques (sauf accord contraire).

S’il est évident que le CSE doit s’intéresser de près aux recrutements, aux sorties et aux différentes modalités (licenciements, ruptures conventionnelles,…), au taux de rotation (turnover) pour les différentes catégories, postes, métiers,… il doit suivre de près ce qui concerne :

  • L'emploi précaire. Le comité doit être consulté pour l'embauche de certains CDD et intérimaires. Il dispose d'un droit d'alerte sociale en cas de recours abusif au travail précaire ou d'accroissement important du travail précaire.
  • La sous-traitance. Dans le cadre de la consultation sur les orientations stratégiques, l'employeur doit consulter le CSE sur les orientations stratégiques de l'entreprise et leurs conséquences par le recours à la sous-traitance notamment (article L. 2312-24).
  • Les travailleurs handicapés. Le CSE doit être informé et consulté sur les mesures prises en vue de faciliter la mise, la remise ou le maintien au travail des travailleurs handicapés, notamment sur l'aménagement des postes de travail. La question des travailleurs handicapés est abordée dans le cadre de la consultation sur la politique sociale, l'emploi et les conditions de travail.
  • La formation professionnelle. La consultation annuelle du CSE doit porter sur les orientations de la formation professionnelle. En pratique, les orientations de la formation correspondent tout simplement à la politique de formation de l'entreprise et servent à élaborer le plan de développement des compétences. L'apprentissage, le Compte Personnel de Formation (CPF), la professionnalisation, les entretiens professionnels, c'est aussi dans la consultation sur la politique sociale.

Comment le CSE peut-il améliorer la négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétence ?

La consultation annuelle du CSE sur les orientations stratégiques doit également porter sur la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC), dorénavant Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP).

Il faut faire le lien entre cette consultation importantes du comité et la négociation obligatoire tous les 3 ans pour les entreprises de plus de 300 salariés sur ces sujets. Sur un plan strictement juridique, le CSE n'a aucun rôle à jouer dans les négociations. En pratique, ses avis rendus dans le cadre des consultations peuvent vraiment servir aux délégués syndicaux et leur permettre d'utiliser les bons leviers pour convaincre l'employeur dans la négociation.

Comment mieux négocier la GEPC ou la GEPP ?

Basé sur les orientations stratégiques de l'entreprise, cette négociation (article L. 2242-20) doit porter sur :

  • la mise en place d'un dispositif de GEPP et les mesures d'accompagnement associées, en particulier en matière de formation, d'abondement du CPF, de VAE, de bilan de compétences et de mobilité professionnelle et géographique des salariés ;
  • le cas échéant, les conditions de la mobilité professionnelle ou géographique interne à l'entreprise ;
  • les grandes orientations à 3 ans de la formation professionnelle dans l'entreprise et les objectifs du plan de développement des compétences, en particulier les catégories de salariés et d'emplois auxquels ce dernier est consacré en priorité, les compétences et qualifications à acquérir pendant la période de validité de l'accord ainsi que les critères et modalités d'abondement par l'employeur du CPF.
  • les perspectives de recours par l'employeur aux différents contrats de travail, au travail à temps partiel et aux stages, ainsi que les moyens mis en œuvre pour diminuer le recours aux emplois précaires dans l'entreprise au profit des CDI 
  • les conditions dans lesquelles les entreprises sous-traitantes sont informées des orientations stratégiques de l'entreprise ayant un effet sur leurs métiers, l'emploi et les compétences 
  • le déroulement de carrière des salariés exerçant des responsabilités syndicales et l'exercice de leurs fonctions.

Cette négociation peut également porter sur (article L. 2242-21)  :

  • les catégories d'emplois menacés par les évolutions économiques ou technologiques,
  • les modalités d'association des entreprises sous-traitantes au dispositif de GEPP,
  • les conditions de participation de l'entreprise aux actions de GEPP mises en œuvre à l'échelle de son territoire
  • les congés de mobilité
  • la formation et l'insertion des jeunes, l'alternance, l'accueil des stagiaires,
  • la transmission des compétences,
  • l'emploi et les conditions de travail des salariés âgés.

Comment le CSE peut-il améliorer la GEPC / GEPP ?

Le CSE a le droit de se faire assister par un expert-comptable de son choix rémunéré par l'entreprise (article L. 2315-80). Nous vous proposons notamment de :

 

 

  • Auditer la situation et l’emploi et identifier les spécificités de votre société.
  • Vérifier que votre société engage les moyens suffisants pour garantir l’employabilité interne et externe des salariés.
  • Vérifier la qualité du référentiel de compétences élaboré.
  • Analyser la robustesse des outils et méthodologies liées à la gestion des compétences, notamment l’articulation entre les entretiens professionnels, les fiches fonction, les processus RH et ce référentiel.
  • Vérifier les processus et dispositifs mis en œuvre pour les salariés seniors.

Faire des propositions sur la base des pratiques mises en œuvre par les entreprises concurrentes ou relevant de la même convention collective.